Solitude... [Ecaille de Crocodile]

[Crocs de Loup]

Crocs de Loup suivait tout de là où il était, entre les mains du Bipède. Il avait beau se débattre, il l'avait bien attrappé. Pelage d'Ombre venait de faire une belle danse dans les airs, et le voir retomber lourdement sur le sol fit enrager le félin gris. Il réussit à se retourner sur lui même, se faisant un peu mal au cou, il mordit la main du Bipède, mais en vain. D'un coup, quelque chose monta sur le maitre du molosse. Etoile de Crocodile finit par lui planter ses crocs dans la main. Instinctivement, le Deux-Pattes lacha Crocs de Loup pour tenter d'empoigner la rouquine. Le lieutenant, ne s'y attendant pas, se retrouva à flotter dans le vide avant de tomber comme de la m*rde d'oiseau sur le sol. La hauteur ne lui fut pas fatal, et quand il se releva, Etoile de Crocodile avait disparu du bras du maitre:

" Crocs de Loup ! Emmènes les autres loin d'ici ! Il y a déjà trop de blesser ! Je m'occupe du sale cabot et de son co*nard de maitre ! "

Sans attendre de réponse, Etoile de Crocodile partit. Et le lieutenant obéit, il se dirigea vers l'endroit où était Pelage d'Ombre, pour l'aider à s'éloigner de cet endroit. Un guérrisseur ne devrait pas être en train de lutter contre la mort, enfin, si, mais pas de se battre. Le félin sombre s'approcha, mais le soigneur s'était déjà levé. Mais il était trop faible pour se battre. Crocs de Loup voulut intervenir mais le chat allait en faire qu'à sa tête:

"Fuyez... ne vous occupez pas de moi..."

Crocs de Loup mit toute sa confiance en lui. Il connaissait son pouvoir, il pourrait bien lui être utile. Alors il le laissa faire, espérant qu'ainsi, il n'allait pas mourir de faiblesse. Pelage d'Ombre courut en direction du chien. Il courait vite, et au dernier moment bondit sur le molosse, frappant de plein fouet, le flanc de l'animal. Bien joué !s'écria Crocs de Loup en lui même. Le chien eut surement le souffle coupé, et était en train de reprendre ses esprits quand Pelage d'Ombre hurla à Etoile de Crocodile de s'enfuir et de le laisser seul, avant reprendre sa course.
Cette fois-ci, il avait le molosse à ses trousses. Mais la faiblesse du guérrisseur le ralentissait, et il n'était pas du genre à courir beaucoup. L'animal rattrappait dangereusement le félin de jais. Le lieutenant écarquilla les yeux. Mais... qu'est-ce qu'il attend ?!s'hurla-t-il en lui-même. Soudain, le chat noir disparut, et Crocs de Loup put enfin pousser un soupir de soulagement. Après cette course folle, le soigneur leur revint saint et sauf. Enfin, peut-être pas:

" C'est bon ! J'ai semé le chien ! On est... hors de danger... "

Pelage d'Ombre n'allait pas bien, et ça, le lieutenant l'avait remarqué. Etant assis, il se leva sur le coup, inquiet. A ces derniers mots, le guérrisseur tomba de nouveau, inconscient. Crocs de Loup allait se précipiter vers son soigneur, mais le guerrier du Clan de la Rivière le devança, hurlant son nom. Il plongea son museau dans le corps inerte du membre du Clan du Vent avant de s'écrier:

" Mais... Il est brûlant ! "

Le lieutenant s'approcha lentement, il vit Pelage d'Ombre ouvrir les yeux. Ce dernier commença à se lever, s'appuyant contre Feu Sauvage. Epuisé, la respiration sifflante, le regard vitreux, il s'exprima d'une faible voix:

" Je... je dois me... reposer... je... j'ai fait un peu trop... d'effort... "

Crocs de Loup le sentit trop faible pour rester debout. Recouche-toi, pensa-t-il sans n'oser le dire à voix haute. Le lieutenant s'approcha de nouveau jusqu'à faire contre poid du côté de Feu Sauvage. Sachant que le guérrisseur s'appuyait sur lui, presque de tout son poid, le guerrier pourrait facilement chanceler et les faire tomber tous les deux. Alors le félin gris se pressa contre le flanc de Feu, empêchant celui-ci de tomber.
Etoile de Crocodile, elle, avait l'air ailleurs, et finit par dire:

« Pelage d‘Ombre, s‘il te plait. Je te suis très reconnaissante de ce que tu as fait pour moi, mais j‘ai encore une chose à te demander. Tu es bel et bien un guérisseur, et tu sais donc ce qu‘il y est bon de faire ou pas ? Tu sais donc tout comme moi qu‘il est toujours bon pour un blesser de se reposer. Alors - excuses moi de ce que je vais dire -, ne te conduis pas comme un idiot, et recouches toi. »

Elle inspecta la réaction du guérrisseur et enchaina:

« Crocs de Loup, il faut que tu restes ici pour veiller sur Pelage d‘Ombre, Feu Sauvage et moi avons quelque chose à finir. » le félin gris hocha la tête. « Feu Sauvage, il faut que tu me fasses confiance, je vais te demander d‘aller te placer sous cet arbre là-bas. »Elle lui désigna l'arbre de loin. « Mais avant, attends que je grimpe sur la branche juste au dessus de la clairière. »

Feu Sauvage obéit et courut après elle. Se plaçant là où Etoile de Crocodile lui avait ordonné de se mettre. Crocs de Loup qui, après le départ du rouquin, pressa à son tour son flanc contre celui du soigneur, lança:

" Pelage d'Ombre, couches-toi. Il faut que tu te reposes. "

Il ne se sentit pas gêné de lui avoir dit ça, car il veillait sur son Clan. Et ce n'est pas son froid qui allait l'en empêcher. Il ne voulait pas perdre le guérrisseur de son Clan, cela serait grave pour tout le monde.


[si votre mission venait à se rater, Crocs de Loup pourrait-il crever ? En fait, il m'énerve, il est pas drôle et chaleureux, je m'ennuie avec ce perso']

Perchée sur ma branche, je me représentais moi-même comme l’un de ces bipèdes qui faisaient de la natation, en place sur leurs plongeoirs. J’étais comme eux, bandant mes muscles, et m’étirant les membres. Moi aussi j’étais prête à faire le grand saut. Le saut vers l’incertitude. Qui savait ce qui m’attendait réellement en bas ? Je ne savais pas moi-même si mon plan marcherait. Mais il fallait agir vite, et je serais heureuse de me sacrifier si le plan échoué. Et dans tous les cas, je savais que ma mémoire continuerait de grandir dans les félins de la forêt… du moins, ceux qui m’accompagnaient aujourd’hui. Sur mon perchoir, j’aperçus Crocs de Loup se plaçait de l’autre côté de Feu Sauvage, pour récupérer Pelage d’Ombre et lui éviter une chute sur le sol froid et boueux de la clairière. Le lieutenant en devant tout de suite moins froid et antipathique, et j’éprouva une pointe de sympathie et même de regret, vis-à-vis du fait que je ne le connaissais pas mieux. Ce pauvre mâle avait toujours était vu comme quelqu’un d’insociable, alors qu’au fond il devait avoir un grand cœur. Des frissons me parcoururent le dos. Crocs de Loup avait dut vivre une expérience douloureuse, presque épouvantable du fait d’avoir ce manque de sympathie de la part des autres. J’essaya de me détendre l’esprit, qui allait maintenant à sa vitesse maximale. Ce n’était pas le moment de me déconcentrer, alors que la période cruciale approchée. Je jeta un coup d’œil au chien, il ne m’avait pas repéré lorsque j’avais traverser la clairière pour venir me planter dans l’arbre. Ainsi, il nous cherchait toujours. Tant mieux, ainsi mon plan avait une chance de marcher. Je jeta donc également un coup d’œil dans la direction de Feu Sauvage, lui indiquant d’un léger mouvement de tête qu’il pouvait venir à présent; que le moment était venu de se rebeller contre ce molosse qui nous avait fait tant de mal. Je regarda donc le guerrier du clan de la rivière trottinait jusqu’à arriver en dessous de la branche sur laquelle je me tenais. Le chien se retourna alors d’un mouvement brusque, un regard de haine dans ses yeux. De la bave coulée de sa bouche, et je me demanda soudainement si il n’avait pas la rage. On ne pouvait plus reculer maintenant que le plan était en route, la bête chargeait déjà sur Feu Sauvage. Pourvu que je réussisse !
M’approchant au maximum du bord, je me prépara à sauter. Il ne fallait pas que je le rate. Ni trop tôt, ni trop tard. Juste au bon moment. Si je ratais, je craignais fort que Feu Sauvage ne sa fasse croquer, et moi, peu de temps après. Ce clébard n’en vallait pas le coup. Allez, j’allais y arriver. Attention ! Il approche ! 3...2...1... Saute ! Me criais-je intérieurement. Ce fut ainsi que je me retrouva à voltiger vers le bas, normalement, je retomberais bien assez tôt sur le dos du molosse avant qu’il ne commence à croquer le guerrier du clan de la rivière.

«  Cours !  » criais-je à Feu Sauvage tant dit que je continuais de tomber.

Ouais ! C’était bon ! J’étais à présent sur la tête du chien, m’agrippant de toutes mes forces alors qu’il commençait à se débattre comme un gros malade. Prenant mon courage à deux mains, je sortis mes griffes au maximum… pour les plantés dans les deux boues de guimauves qui servaient d’yeux au molosse.