Grondement et enchantement

Un profond soupire. Il agita son nez qui le chatouillait, une oreille aussi.
Allongé sur le coté, jambes et bras tendus et ballant, Itsu somnolait. Il avait fait un rêve étrange et complètement tordu. Il sauvait un chat d'un camion, et ce chat lui lançait de la foudre pour le remercier, et lui parlait de lui offrir une bien meilleure vie que la sienne. Puis le noir. Il fallait vraiment que sa vie soit si nulle, pour qu'il puisse imaginer qu'un animal magique lui en offre une autre qu'il promettait meilleure, comme un promotteur immobilier promettait à son client potentiel que son appartement sera plus beau, plus grand et moins cher que l'ancien s'il lui faisait confiance. Et lui était une danseuse de ballet en surchaussure d'hopital et armure de chevalier. Il faudrait peut-être qu'il se lève... Il devait voir son tuteur et si il avait le temps, il irait à la bibliothèque. Itsu avait envie d'une bande dessiner à lire ou deux. Il ouvrit la bouche.
-Allez moi-même. Debout. Tu vas pas traîner au lit... Même si c'est merveilleux. Et tu dois déjà être en retard là.

Il commença à s'étirer, lançant se bras bien au dessus de sa tête, et tirant ses jambes bien vers l'arrière. Un énorme grondement sourd se produisit, ainsi qu'un bruit de trompette bouchée tonitruante.
Itsu gonfla les poils et sauta sur ses jambes les yeux grands ouverts, figé et les ongles bien dans le sol. Qu'est-ce qu'il fichait là ? Comment pouvait-il être sur de la terre, près d'une route ? Où était son lit ? Et surtout... C'était quoi cette fourrure tout le long de ses bras, qui n'avaient plus de mains. Il regarda ses jambes, elles étaient pareil et il fut horrifié de voir, une chose longue et poilue se balancer doucement derrière lui. D'un coup la chose poilue s'agita un peu plus. Mais c'était quoi ? Qu'est-ce qu'l avait ? Depuis quand les arbres étaient aussi immenses ? Depuis quand il avait... Des griffes ? D'un coup quelque chose lui traversa la tête. Un chat. Il était un CHAT ????
-C-c-c'est pas possible... Je rêve... Je deviens fou... Mon dieu, mon dieu, oh mon dieu, je suis un chat... M-m-mais c'est impossible, on peut passer de, de moi à chat, c'est illogique, irrationnel.

Assit sur son nouveau petit fessier il se parlait seul à voix haute, regardant partout autour de lui comme si un éléphant rose allait surgir en lui criant poisson d'avril ou une bêtise du genre. Mais rien, rien ne venait. Comment un chat, rayé, beige et roux, avait pu le faire devenir petit, poilu, à griffe, avec une queue, des oreilles longues enfin pro-éminentes. Si jamais il ne délirait pas, il fallait qu'il retrouve le chat pour lui demander ce qui se passe...

« ... Je suis devenu fou... »

Arabesques du Zéphyr sursauta, surprise en pleine méditation. Elle rêvassait, sur la vie, sur la mort, sur la nuit, sur le jour. En gros, elle faisait de la philosophie ! Comment ça, ça vous étonne ? Avec un nom aussi recherché ? Arabesques du Zéphyr, philosophe de son métier, ça sonne pas bien ? èé Comment ça c'est nul. Bon, okay, je me tais. Elle était en pleine forêt, elle qui détestait faire tinter les feuilles des arbres, car, lorsque utilisant son pouvoir elle agitait des feuilles, cela produisait un son proche du tintement des clochettes. Et elle se faisait remarquer, c'était très désagréable. Aussi, elle avançait au hasard, mi - perdue mi - mue par un instinct inconnu, elle avançait. Et l'exclamation la surpris. Par réflexes, elle devint un souffle. Elle était arrivée au bord du Chemin du Tonnerre. Sa vue, décuplée, l'informa qu'un chat se tenait en plein milieu de l'asphalte. Curieusement, il ne vit pas le monstre derrière lui !

Paniquée, toujours souffle de vent, sa peur la rendit si puissance que ses pouvoirs furent décuplés. Et tout d'un coup, on ne sait où, elle trouva la force de soulever le chat - c'était vrai qu'il était léger, le minou - et le rendit à la forêt. Elle n'était pas très âgée - même pas 20 lunes - mais pourtant, elle sentit quelque chose de ce chat, qui lui hérissait les poils, puis elle se sentait radoucie. C'était un chaton d'à peine quelques lunes, au long poil noir, il était chou, se dit Arabesques, avec amusement.
Elle redevint Arabesques du Zéphyr quelques instants plus tard. Le chaton la fixa d'un air ébahi et elle éclata de rire.

« Désolée d'avoir été brusque. Je me nomme Arabesques du Zéphyr. »

Elle fut un peu surprise d'avoir dit son prénom si facilement. Elle sentait qu'il n'était pas dangereux. Mais il était... Différent. Très différent. Elle parlait, comme tout les chats, en langue chat. Elle le sentit incrédule mais se tut.

Il tournait en rond, et ne s'était pas rendu compte où ses nouvelles pattes l'avaient mené. Il se tenait là en plein milieu de la route, sans trop se préoccuper de son devenir physique. Itsu s'en préoccupait oui, mais plus de savoir comment passer de l'état chaton à l'état humain. D'un coup il entendit un klaxon retentir, et resta figé en voyant la voiture se précipiter sur lui. Heureusement un fort coup de vent l'arracha du sol et le lança dans la forêt. En fait, il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que c'était pas que le vent qui avait fait ça.
Mais il était loin de se douter qu'un chat viendrait vers lui en parlant, et avec un air doux et attendrit aussi visible sur son... Dit-on visage pour un chat ? En plus, il riait. Enfin elle.
-Euh... Euh... Pas, grave.

Itsu la regardait comme si elle faisait dix mètres de haut et qu'elle crachait du feu par les oreilles. Si elle avait dit qu'elle avait été brusque, c'était donc elle le "vent " ?!? Non, non il avait du oublié de rajouter la chatte dans son champ de vision à ce moment, et le coup de vent était en fait un sauvetage tel que celui qu'il avait fait. Itsu n'avait jamais cru qu'une chatte puisse lui paraître aussi grande, et surtout qu'elle lui parlerait en riant , et encore plus fou. Elle avait une sorte de prénom. Pas du genre "Minette" ou "Pupuce". Il sentait ses oreilles être rabattues sur les coté, et il se faisait encore plus petit. C'était une position de soumission peut-être.
Et est-ce qu'il paraîtrait très étrange en donnant son prénom humain, ou devait-il se donner un nom dans le genre indien comme celui de la chatte ?
-Je, moi c'est Itsu... Ishimimu. C'est, c'est mon nom, à moi... Tout... Tout les chats parlent ? Je veux dire, j'en ai jamais entendu parler avant, les autres animaux savent parler aussi ?

Messages : 8 Date d'inscription : 01/12/2010

Le monde devenait fou ; du moins c'était ce que je pensais, tandis que je longeais une de ces routes faites de terre dur, noir, et froide. Moi qui ai voyagé longtemps et loin, j'ai eu de nombreuses fois l'occasion de mettre les pattes sur différentes sortes de terre : celle de la forêt, douce, respirant bon la nature, celle des plaines balayés par le vent, ferme, souvent sèche sous l'herbe l'étant aussi bien souvent, celle qui borde les rivière et les lacs, parfois boueuse, tapissé de cailloux lisses, et même une fois toute granuleuse, et dorée, mes pattes s'y enfonçant, mais je n'en ai vu qu'une fois, devant une immense étendu d'eau, il y a de cela... euh... un bon nombre de lunes.
Bref, j'ai mis les pattes sur bien des terres, mais celle-ci, noir et dure, toute plate et régulière, étrangement blanche par endroit et que les bipèdes avaient mises là et autour desquels ils fabriquaient leurs nids -à moins qu'ils ne les mettent là où il y a leurs nids, allez savoir !- , était dépourvu de chaleur, de ce quelque chose que l'on sent quand les coussinets foulent la douceur de la terre, même si on a du mal à la sentir quand tout son corps grelotte de froid. En fait c'était peut-être une illusion, comme si la terre retenait la chaleur du soleil, et leur rendait sous les coussinets ; mais quoi qu'il en soit, la terre noire des bipèdes était aussi froide qu'une pierre, et les pierres elles, semblent faites pour être froide, à l'inverse de la terre. Non, les pierres sont têtues, elles se dressent en silence et sans bouger, sauf si on les pousse, et même la ils ne réagissent pas, toujours bornées à ne rien faire.
La terre est chaude, change, et donne naissance à la nature, et les pierres sont froides, inébranlables, et stériles. Un genre d'équilibre, et les bipèdes avaient tout chamboulé. Ils avaient fait de la terre qui faisait tout comme une pierre. C'est pour ça que le monde devenait fou, les bipèdes chamboulent tout, ne respectent rien, sans doute parce qu'ils n'arrivent pas à voir que ce qu'ils font est stupide, et en plus ils sont fiers de leurs actes puisqu'ils continuent et vont parfois plus loin. Ils sont assez bêtes pour se croire intelligent. L'intelligence est quelque chose de stupide. Moi je ne me pense pas intelligent, et c'est très bien comme ça. Je voyage, observe le monde, et quand j'arrive pas à explique quelque chose, j'insiste pas, je cherche pas à savoir.
Quand on cherche on ne sait pas ce qu'on va trouver, et il y a souvent de mauvaises surprises. On a pas besoin de savoir pour apprécier les choses. A quoi cela nous avancerait de savoir pourquoi le soleil est là, accroché dans le ciel ? L'ignorer ne l'empêche pas de réchauffer tout le monde. Les bipèdes sont idiots de vouloir toujours savoir, mais pas idiot dans le bon sens ; moi il est probable que je le sois, mais ça ne m'empêchait pas d'être très vif d'esprit, et de comprendre ce qui m'entoure, sans pour autant chercher à tout chambouler frénétiquement et de manière irréfléchie. Il y a plusieurs façon d'être stupide.
Je continuais de marcher, et mes réflexions me menèrent loin de mes pattes, la tête perdu dans les nuages, et je regardais devant moi sans rien voir ; à force de penser en avançant j'avançais sans penser à où j'allais ! Bref, j'étais totalement inattentif à ce qu'il y avait devant, et n'aperçut pas les deux félins qui étaient juste en face, et qui durent ne pas me remarquer non plus, à cause de l'odeur épouvantable des monstres qui passaient sur la terre noire. D'ailleurs, ces monstres sont très étranges, j'ai déjà constaté qu'ils...

"Aïe !"

J'étais rentré dans un autre chat, ou plutôt j'ai trébuché, car mes pattes rencontrèrent une petite boule de poils, avant de saluer le sol avec fracas. Les deux chats n'avaient pas du me sentir, à cause de l'odeur, pas me voir parce que, comme moi, leur attention était tourné ailleurs, et pas m'entendre non plus vu que je marchais en silence. Je me relevai avec dignité, regardant mes semblables avec un regard un brin méfiant, mais on ne pouvait pas me le reprocher, on avait jamais fouiller dans des poubelles ensemble que je sache ! Donc pas de signe de familiarité ou témoignage de confiance qui puisse laisser une ouverture quelconque avant d'avoir établi si les deux énergumènes étaient amicaux ou pas...
Il y avait tout d'abord une chatte au corps très fin et élancé, au pelage très court et gris, comme ses yeux d'ailleurs. On aurait dit un chat taillé dans un morceau de pierre, et j'espérais que la ressemblance s'arrêtait là, sinon elle serait d'une compagnie très peu appréciable, surtout pour la conversation ; les pierres ont souvent très peu de choses à dire. Et il y avait aussi un chaton, la fameuse boule de poils qui m'avait fait choir, et qui ressemblait à un flocon de neige mais noir, une boule avec des poils assez longs, d'où sortait une paire d'yeux violets, d'oreilles, et un nez noir lui aussi. Vu que c'était mon inattention qui était à l'origine de la collision, je me décidai à me montrer poli.

"Excuse-moi petit, j'étais perdu dans mes pensées et je ne t'ai pas aperçu ; je ne t'ai pas fait mal au moins ?"

[ Excuse - moi, j'éditerais plus tard, je voudrais souligner le fait qu'Arabesques n'a pas vraiment les yeux gris, ils varient du blanc à l'anthracite et deviennent lumineux parfois, et son pelage est argenté pommelé, le fait qu'elle soit comparée à une pierre alors qu'elle incarne le vent me semble un peu... Oo Enfin désolée Chat d'eau ]

[Parce que y en a marre d'attendre des plombes derrière quelqu'un qui aurait pu faire la remarque postée juste avant par MP au lieu de la faire là, et prévenir de son absence s'il absence il y a parce que quand même...]

Itsu n'en croyait pas ses nouvelles oreilles pleine de fourrure et triangulaires. Il se trouvait, devant un chat plus grand que lui, enfin une chatte. Elle parlait, elle riait, et elle avait l'air... Attendrit. Comment ça se faisait l'air attendrit ? Enfin qu'elle le soit, d'accord, mais il n'avait jamais vu de chat attendrit parce qu'il regardait leur visage... Face... Museau ? Qu'est-ce qu'il faisait dans ce corps, pourquoi lui ??
Il y avait des dingues d'animaux et de mangas qui rêveraient de devenir des chats qui parlent, pourquoi pas eux ? Parce qu'il avait sauvé un chat, et que ce chat avait voulu le remercier... Remercier ouai, plutôt le maudire.
Et en plus, juste après qu'il ai répondu à la chatte, on lui marcha dessus... Il émit un drôle de cri, un genre de feulement et de cri de fille, et se retrouva encore plus gonflé. Reflexe sûrement, parce qu'il ne savait pas comment il avait fait. C'est vrai que les chats devenaient plus touffu-poilu lorsqu'il avait peur, ou mal. Enfin là devait-il se sentir ridicule devenu un peu plus gros et avec des yeux exhorbités, ou au contraire, devait-il jouer le jeu, sortir les griffes et cracher ?
-Euh... Je... Euh...

Il dégonflait doucement. C'était, étrange de sentir des milliards de poils se dresser d'un coup, puis se désenfler. C'était ainsi que ce sentait une baudruche ? Et c'était fou les questions qu'il se posait aujourd'hui.
-Ca va... Je crois... En fait, non... Il faut que je retrouver un chat beige !! Il à fait venir de la foudre puis je suis devenu un chaton, et en plus mon sac est tout écrasé je dois téléphoner à mon tuteur et je ne suis même pas sûr qu'il comprenne les miaulement. J'vais finir par arriver en retard en cour, Dany et Marie-Jane vont s'inquiéter, en plus si je veux pouvoir manger ce soir je dois aller faire les courses ! Mais si je trouve pas ce chat pour inverser tout je suis fichu.

Messages : 8 Date d'inscription : 01/12/2010

Un flocon de neige noir, oui, c'était bien à cela que ressemblait le jeune félin, et c'était un réflexe donc je ne m'en offusquais pas ; ce n'était qu'un chaton, et moi un chat dans la fleur de l'âge, pourquoi devrais-je réagir de manière violente à sa provocation légitime ?... Ses poils qui s'étaient dressés se dégonflèrent petit à petit, et après avoir regarder celui qui l'avait bousculé il répondit à sa question, et un peu plus d'ailleurs, déblatérant un grand nombre de choses incompréhensibles pour moi, qui avait pourtant parcouru beaucoup de chemin et vu bien des merveilles...
Sac ? Téléphoner ? Tuteur ?... Des mots inconnus, n'ayant aucun sens à ses oreilles, et sans vraiment m'en rendre compte ma tête se pencha légèrement sur le côté ; de tels mots ne pouvaient que me laisser perplexe, et après un bref moment je me ressaisis, plongeant mon regard dans celui du chaton, cherchant à comprendre, et y lu juste de la détresse et de la panique...

"Excuse-moi petit mais j'ai absolument rien compris à ce que tu viens de dire ; tu penses aller bien mai tu es certain de ne pas t'être cogné la tête ? Tu tiens des propos incohérents..."

Soudain, un monstre d'acier passa, ces étranges créatures que les bipèdes avaient dompté. Elles allaient vite, et répandaient une odeur épouvantable, qui collait à la fourrure, et transportaient d'autres créatures dans leur ventre, sauf que je n'avais jamais vu que des bipèdes se laisser volontairement avaler par les monstres qui, d'ailleurs, n'empruntaient que la terre dure et noire...
Comme toujours je sursautais, le bruit qui accompagnait cette créature était un peu effrayant, et l'odeur la suivait de près, vraiment épouvantable...

"N'y a-t-il pas un meilleur endroit pour discuter, un peu plus éloigner des monstres qui passe sur ce chemin du tonnerre ?"

Itsu n'en revenait pas. Quels propos incohérents ? Le mot télephoner était dans le dictionnaire, de même que chaque mot qu'il avait dit. Il aurait encore dit "Qui sont Dany et Marie-Jane, là à la rigueur, il ne les connaissait pas. Mais dire qu'il tenait des propos incohérent là c'était... Bah idiot. Il n'avait pas parlé d'alien ou sortit de terme d'astrophysique. D'ailleurs, très peu de temps après qu'une voiture soit passée à coté d'eux -reprovoquant un gonflement de poil involontaire de la part du chaton-, ce fut le grand chat sable devant lui qui se mit à divaguer, et à sortir un tas de paroles incohérentes.
Ca faisait un peu indien dans les séries ce nom étrange de "Chemin du tonerre". Et le nez-euh, museau, félin faisait sentir encore plus mauvais les gaz d'échapement. Une bonne bouffée de sans-plomb n'était pas la meilleure odeur au monde.

-Euh, oui, bien sur qu'on peut s'éloigner de la route et des voitures, il suffit de marcher. Mais niveau paroles incohérentes, c'est plutôt vous qui en faites là avec vos "monstres" et "chemin du tonerre". Moi on trouve tout mes mots dans le dico.

Après avoir couru de ses petites pattes noires vers un endroit un peu plus éloigné de la route, près d'une racine sortant du sol, il posa son petit postérieur poilu, et resta fixé sur sa queue quelques secondes, le temps qu'arrive la fin du petit groupe. Et il reprit.

-Donc je disais que voitures et route, c'est plus les termes apropriés, que monstres et compagnie. En plus ils sont dans le dictionnaire. Faut lire, c'est très interressant.

Messages : 8 Date d'inscription : 01/12/2010

Le dico, voila encore un terme étrange, sans doute était-ce une chose -ou un endroit aller savoir- ou l'on parle avec ces drôles de mot. Tout les chats ne parlent pas avec le même langage après tout, même si l'on peut toujours se comprendre en utilisant nos autres sens, notamment l'odorat. Les bipèdes eux n'ont pas un bon odorat, sinon ils n'utiliseraient pas ces monstres qui dégagent cet odeur si infect... Bref, à n'en pas douter le petit devait venir de loin pour utiliser des mots si bizarres, mais pas trop ; faut voyager très loin pour en croiser des félins qui parlent une autre langue, et j'avoue ne jamais avoir été si loin. Comment je le sais alors ? J'vous en pose des questions moi ?...
Après avoir appris les mot vouature et route, je suivis le jeune félin, tout en essayant de respirer autre chose que l'odeur des deux autres et des vouature ; j'avais faim, et mon ventre ne se priva pas de lâcher un discret gargouillement alors que je m'asseyais non loin du jeune félin, guettant d'une oreille attentive le moindre signe de gibier... mais les nouveaux mots glisser par le chaton furent plus alléchants, du moins pour un temps...

"Monstre ou vouature, de toute façon ça reste une créature dangereuse, qui sent mauvais, et pas bonne à manger. Et puis qu'est-ce donc que ce dictonnerre ?... Tu dis venir de loin pour utiliser des termes aussi bizarre. J'ai faim, pas vous ?"

Bon la faim m'a rattrapé, mais ça peut arriver à tout le monde ; on peut mourir de faim, pas de ne pas connaitre un mot, ou deux, ou plus d'ailleurs. En fait on peut même ne pas savoir parler, ça change pas qu'on doit manger, question de survie. Mais j'avais pas non plus envie de laisser la curiosité linguistique, il pourrait très bien décider de passer son chemin, et il serait impossible de le retrouver vu que l'odeur des vouatures était vraiment collante... Il ne me restait plus qu'à poser mes questions avant d'aller manger.

"Tu dois venir de loin pour parler de façon compréhensible tout en utilisant des termes aussi étranges. Tu faisais parti d'un Clan ou d'une bande ? Tu es arrivé là à cause des bipède ? Il n'y a qu'eux d'assez cruel pour séparé un chaton de sa mère. Combien de lune as-tu au fait ? Et ton nom ? Tu viens peut-être d'un endroit que j'ai déjà visité..."

Le chaton écoutait, interloqué, tout en regardant la queue du grand chat sable bouger lassivement. Pourquoi fallait-il qu'il ai, une envie grandissante de se jeter dessus, de la mettre dans sa bouche et de la mordiller tout en agitant les pattes ? Une oreille bougea de manière rapide.
Décidément, il ne savait pas trop qui était le plus à l'ouest. Lui et sa nouvelle nature féline, qui se demandait comment manger un hamburger avec des pattounes poilues et des griffes, et si ce serait un handicap pour sa vie future une queue et des oreilles... Quand il entendit l'autre dire que les voitures c'était pas bon à mange, il roûla les yeux au ciel. Nan, là c'était vraiment idiot.
-Un dictionnaire, c'est un gros bouquin plein de lettre formant des mots, et leur définition. Tout bêtement, ça ce trouve en bibl-...

Il percuta.
Un chat, ça ne sait pas lire, donc ça ne sait pas ce que sont des livres, des lettres et autres bibliothèque. D'ailleurs, les voitures, ils connaissaient sûrement pas. D'où les paroles incompréhensibles du chat, et surtout ça expliquait pourquoi il trouvait ces paroles étranges...
Il le lui fit remarquer de nouveau. Et parla de sa mère.
Ses oreilles se baissèrent et il regarda ses pattes, n'ayant plus l'envie de faire mumuse avec la queue de l'autre félin.
-Ma mère est morte... Elle était en voiture, et un camion l'a tuée, elle et mon père, j'étais tout petit... Je viens d'un foyer pour jeune orphelins, c'est sensé nous apprendre l'autonomie, je ne pense pas que vous ayez pu voir cet endroit. Je n'ai pas ce que vous appelez un clan, et je n'ai plus de famille. J 'ai 17 ans, et je m'appelle Itsu. Et je suis même pas un chat....

Messages : 8 Date d'inscription : 01/12/2010

Des explications ayant toujours peu de sens, mais le jeune félin s'interrompit. Était-ce parce que j'avais inconsciemment penché la tête sur le côté avec un air d'incompréhension des plus flagrant ? Possible. En tout cas il n'insista pas, et continua en essayant de faire abstraction de son dialecte assez étrange, pour en revenir à sa situation qui n'était pas des plus simple. Plus de parents, et visiblement seul de sa portée, il dut être élevé dans la rue, et si par foyer il parlait d'une bande comme celle dont je faisais parti avant d'en devenir le chef et de disparaître, alors je pouvais comprendre ce qu'il avait vécu, bien que je n'eut jamais été orphelin ; les galères de la vie parmi les bipèdes par contre, je connaissais par coeur...
17 ans ? Que cela pouvait-il signifier, à part les lunes et les saisons je ne vois pas quel était cette méthode de repérage dans le temps. Curieux. Ce ne pouvait pas être des lunes, il était trop jeune, ni des saisons ; en tout cas il l'avait dit, il était jeune, sans parents, et maintenant livré à lui-même ; avec un nom curieux, mais moi-même j'en porte un qui me paraissait étrange au début, alors...

"Tu dis ne pas être un chat ? Pourtant tu m'as tout l'air d'être un félin. En tout cas tu en as l'allure..." Je me levai pour lui tourner autour et le regarder. "Non, tu n'as rien qui diffère d'un de nos semblables, ou alors je ne vois pas en quoi. Ce qui serait surprenant ; j'en ai vu des chats, je suis aller loin et en suis revenu, sans avoir vu de réelle différence, hormis au niveau de l'apparence ou du caractère. Tu es un chat, jeune Itsu, du moins c'est ce que je vois."

Itsu laissa le chat lui tourner autour en lui affirmant qu'il était bien un chat. Il devait l'avoir mal comprit, il savait que présentement, il était un chat, qu'il en avait l'aspect, les pattounes, la fourrure, les moustaches, la queue, tout. Mais il n'était pas un chat fondamentalement parlant, il était humain. Un adolescent ordinaire, aux origines asiatiques, cherchant à trouver un sens à sa vie pourrie, avec au moins deux amis dans son entourage, qui avait sauvé un chat, qui l'avait changé en chaton... D'ailleurs, pourquoi un chaton ? Il n'était plus un gamin.
-Oui, là, je suis un chat, de corps. J'ai des moustaches, des griffes, des poils partout et des pattes. Mais j'ai pas toujours été un chat. Si vous étiez arrivés genre une heure avant vous auriez pu me voir comme je suis vraiment, pas, pas comme ça...

Il se leva, enfin se mit à quatre pattes, et alla prendre appui des deux pattes avant sur un arbre pour se mettre debout. Il regarda l'arbre en question. Il était immense, beaucoup trop, ça ne devait pas être permit d'être si minuscule à dix-sept ans...
-En vrai je suis bien plus grand, même si c'est petit. Je dois faire un bon mètre cinquante huit, ça atteint le noeud de bois là haut et je...

Ses oreilles bougèrent. Il y avait un bruit dans le buisson juste à coté. Des feuilles bougeaient. Son envie de sauter, jouer, et cabrioller revint à vitesse grand V. Ses yeux devirent tout ronds. Il se mit à quatre pattes, fessier en l'air, le remuant et la queue frétillante, puis couru comme une flèche sur le buisson, sans réfléchir au fait que laisser quelqu'un en plein milieu d'explication n'était pas poli. Il voulait jouer !
Un oiseau se hâta de sortir de l'autre coté du buisson. La boule de poil noire le suivit. Dans la tête de l'adolescent une phrase en gros caractère clignotait en couleur vives. Atrapper le truc qui bouge, pour jouer. Il riait en sautant sur les brins d'herbe, les branches, tout ce qui bougeait de part le vent. Vif et alerte, il repéra de nouveau l'oiseau et bondit en l'air pour essayer de le prendre entre ses pattes. Pourquoi faire ? Il savait pas trop, mais c'était un jeu amusant ! Il ne réussit qu'à se rétamer sur le sol. Regardant son ami de jeu s'envoler, Itsu repéra une grosse queue touffue, orange noire et blanche, qui passait derrière un arbre. L'instinct reprit le dessus et le chaton fondit tout droit sur sa proie. Il agrippa la masse de poil et la griffa, heureux d'avoir atrappé cet espèce de gros plumeau orange ! Il en ronronnait de joie..
Au même moment il pu entendre un grondement immense et une sorte d'aboiement. Le propriétaire de la queue se retourna et de ce fait l'envoya voir ailleurs si le chaton noir y était.
Retrouvant un esprit lucide Itsu se rendit compte de l'énorme boulette qu'il venait de faire, à savoir prendre une queue de renard pour un bout de ficelle, et que le dit renard ne semblait pas très heureux de cela . . .

Messages : 8 Date d'inscription : 01/12/2010

Le jeune félin campa sur ses positions, et bien qu'il affirma effectivement être un chat en énonçant des évidences, et tout en prenant appui sur un arbre leur soutint être normalement bien plus grand, à savoir... trop grand pour un chat en tout cas. J'a vu nombre de choses étranges dans ma vie, mais là ça dépassait ma capacité à imaginer. Un chaton géant ? Ça m'aurait presque fait rire, s'il ne s'était pas brusquement immobilisé et arrêté en pleine phrase. Itsu sembla attiré par quelque chose dans les buissons, et se comporta comme un chaton. Haut comme le noeud dans l'arbre ? Possible, mais pour l'instant il se comportait comme le chaton qu'il avait l'air d'être.
Je le laissais jouer. Que faire d'autre ? Le surveiller de loin. Il avait l'air d'un chaton plutôt imaginatif, et... je sais pas, mon coeur se serrait en pensant que ce chaton était tout seul. Sans famille... Bref, mon instinct de chat me poussa à garder une oreille attentive vers le petit. C'était amusant, ça me rappelait un temps lointain... pas ma propre enfance, non, je m'occupait plus de ma survie que d'autre chose à l'époque. Non, ça me faisait penser... à mes chatons...

Alala, un oiseau, rien de plus amusant à poursuivre, quoi que le jeune manquait de pratique. Mais je n'allais pas intervenir. A dire vrai c'était mignon. Sauf que ça ne dura pas, quand le piaff s'enfuit à tire-d'aile et que la cible des jeux d'Itsu se fit la queue d'un renard, qui n'apprécia guère de se retrouver avec des griffes planté dedans. Ce dernier poussa un cri avant de se retourner vivement, menaçant le jeune chat qu'il venait d'envoyer plus loin.
Itsu revint à lui, et sembla un peu... déboussolé alors que, babines retroussées, le rouquin l'approcha. Ah, les renards, ils embêtent rarement les chats, mais sont friands de chatons ; autant dire que je ne les apprécie pas vraiment. Et Itsu n'allait pas non plus beaucoup aimer celui-là vu qu'il semblait avoir trouver son prochain repas. Heureusement cependant que j'étais là... Pas d'entrée remarquer, sinon le filou aurait bondit sur le chaton et tenté de fuir ; j'ai plutôt ouvert mes mâchoires, et chanté...
D'où me vient ce don, je l'ignore, peut-être un cadeau de ce qu'ils appellent le clan des étoiles, ou les ancêtres selon les lieux. En tout cas ma voix et mon chant se firent doux et entêtant, un son délicat qui vibrait d'une immense tristesse. De quoi alourdir les pattes du rouquin et éviter de le faire fuir. Une vague de désespoir submergeait tout ceux qui entendait mon champ, et perdait le goût et l'envie de vivre. Quoi de mieux pour approcher le renard, qui même s'il me remarquait ne ferait rien d'autre que me regarder, les yeux vides. Le rouquin s'était allongé sur le sol, en gémissant. C'était le moment.
Je me tus, avant de foncer comme un fou vers mon adversaire, et lui rentrer violemment dedans, enfonçant mon crâne dans son flanc. Je lui aurais brisé une ou deux côtes que ça ne m'aurait pas étonné, et quand il revint à lui il détala en vitesse. Saleté de renard... J'entrepris ensuite de m'approcher d'Itsu, qui devait lui aussi être sous le choc. Le problème avec ma capacité à chanter, c'est qu'après... je n'ai plus de voix. Je n'eus pas d'autre choix que de la donner un petit coup de patte sur la tête pour qu'il recouvre ses esprits...

D'un coup, Itsu -qui était paralysé par la peur devant un renard énorme qui ne l'aurait même pas approché en temps normal- se sentit, triste, mélancolique... Depressif. Enfin, comme les trois quarts du temps. Mais là c'était pire.

Ses parents l'avaient quitté quand il était tout jeune, il avait tellement pleuré de ne pas revoir sa mère, ni son père. Son père lui parlait tout le temps de son pays d'origine, qu'il avait quitté par amour, et qu'il gardait dans son coeur... Tant de belles choses qui n'avaient servies à rien, il était mort, écrasé sous un camion, comme sa mère, qui lui repprochait toujours de ne pas se tenir correctement. Se tenir correctement ne lui avait servit à rien, une fois sous le camion. Camion conduit par un salop*rd, qui avait tué deux personnes juste parce qu'il voulait se saouler, et il avait détruit sa vie, son avenir... Il avait les yeux en face des trous. Qu'est-ce qu'un orphelin, traité de chinetoque ou de bouffeur de riz à cause de ses origines, pouvait attendre de la vie ? Bosser au smic dans son fast food préféré ? Nettoyer des chiottes à longueur de temps ? Si c'était son avenir, autant en finir de suite...
Autant mourir, finir bouffer par ce renard, et laisser juste deux amis tristes qui l'oublieront un jour, et une chambre mal rangée...

Un coup de patte lui fit bouger la tête vers le bas et il la redressa rapidement, l'esprit désengourdit. Il se réveilla, oubliant presque toutes les pensées noires qu'il avait eu, et songea à quelque chose d'étrange par rapport au chat qui venait tout juste de lui taper la tête, enfin tapotter, c'était assez doux quand même.
Le chat avait chanté ou il avait halluciné ?
Peut-être, peut-être pas, qu'est-ce que ça pouvait bien faire une chose incroyablement hallucinante de plus ou non ? Il chercherait à entrer en hopital psychiatrique de toute urgence en ce sachant devenu complètement barjot, que s'il voyait des chiens dansant le french cancan par contre... Ca, ça serait totalement flippant et dérangeant.
-Ah, euh, je.... Merci, je suis désolé d'avoir fait ça... Je sais pas ce qui m'a prit je contrôlais plus mes jamb-bra-pattes. Et chui partis alors que je parlais en plus... Je disais quoi moi.... Au fait ! C'est moi qui ai perdu la raison ou vous avez chantez il y a quelques secondes ? Et il est devenu quoi notre ami goupil ?

Messages : 8 Date d'inscription : 01/12/2010

Le petit revint à lui, ce qui me soulagea. J'ai soupiré de soulagement d'ailleurs, il m'avait collé une de ces frousses... d'ailleurs il s'en excusa, mais comment lui en vouloir ? Les chatons étaient comme ça. Je lui aurai bien dit que c'était pas la peine de s'excuser, mais je restais sans voix, et pas par choix. Enfin si, j'ai choisi de chanter en sachant que je pourrai plus rien dire pendant un petit moment, mais qu'est-ce que j'aurai pu faire d'autres, foncer grossièrement dans le tas ou la jouer intelligemment ? Bon, vous voyez bien, j'avais pas l'choix.
Ah, quel perspicacité, quelqu'un chante, puis la seconde d'après j'enfonce mon crâne dans les côtes du rouquin ; question, qui a chanté ? Itsu avait aussi été affecté par le chant, donc je me contentai de lever les yeux vers le ciel d'un air exaspéré avant d'hocher simplement la tête. Ensuite, où est passé le renard ? Comment mimer cela... je restai un moment pensif, assis face au chaton, avant de me relever, et de me tourner vers là où c'était tenu en dernier le rouquin avant de détaler en vitesse. Je gonflai mon pelage pour me donner un air menaçant, toutes griffes dehors, et feula en griffant le vide devant moi d'une patte. Assez clair pour qu'il comprenne je pense.
Ensuite, assis à nouveau face au jeune félin, je lui demanda de bien vouloir attendre que je retrouve ma voix... sans utiliser ma voix. Je posai délicatement une patte sur sa bouche, avant de me tenir assis, l'air noble, en regardant un peu partout avec un air paisible. Les oiseaux gazouillaient, et mon estomac à ce son gargouilla légèrement... Quelques petits instants, et hop, je recouvrais ma voix ! Après un petit raclage de gorge, je pus à nouveau m'exprimer normalement.

"Ah, enfin. Oui, c'est moi qui ai chanté, et si tu t'es senti un peu mal, je m'en excuse ; mais ça a tenu le rouquin immobile le temps de le chasser... tu as failli te faire manger petit Itsu, et peu importe que tu te sois emporté pour aller attraper les oiseaux. Tu es un chaton, après tout, et je trouve étonnant tes paroles, jamais je n'ai vu un chat aussi grand que tu le prétends, surtout vu ton âge..." Je me levai, et m'étirai largement. "Bon, tu as faim ? J'peux aller chercher un petit quelque chose si tu veux."