Quand le temps vous joue des tours.

Le temps passe, les gens trépassent. Pour moi aussi le temps passe, mais pourtant je ne trépasse pas. Je reste là, perchée sur mon rocher qui surplombe le camp du tonnerre. Les oiseaux volaient au dessus de moi, battants des ailes avec ardeur et chantonnant leur douce mélodie. Je n'en pouvais plus de rester là à attendre que le temps passe. Il fallait que je bouge. Le temps était horriblement agaçant aujourd'hui, tantôt mauvais puis il faisait beau. Waaah ! Ça me dépassait. Pour le moment je crevais de chaud, et peut-être vaudrait-il mieux que j'aille me rafraichir un peu. Et puis, si il se remettait à pleuvoir, je serais mouiller pour mouiller. Il était vrai que c'était contre nature qu'un chat est envie de se baigner, mais il ne fallait pas oublier que je venais du clan de la rivière, et que j'avais été habituée toute petite à aller me mouiller les poils.
Descendant du promontoire, je sortis du camp au petit trot. Si je me mettais à courir trop vite, je risquerais d'avoir encore plus chaud, il valait donc mieux que je n'y aille pas trop vite. Me dirigeant vers les marécages ( le lieux le plus près du clan du tonnerre ), j'apperçus une silhouette. Je ne serais donc pas seule. Je m'approcha du félin devant moi, et je l'interpella :

Hey ! Bonjour.

Alors que j’avais salué la féline siamoise, je perçut un étrange changement d’attitude en sa personne. L’air se fit plus glacial, et j’apercevais ses muscles se bandaient sous sa fourrure noir et crème. Ce n’était pas une façon de rendre un salut, et je m’asseyais donc sur la terre boueuse - bordant le marécage -, en attendant qu’elle me rende un salut digne de ce nom. J’humais l’air, sentant l’odeur du clan de la rivière se mêlait à une autre - celle de la liberté. C’était donc ça, cette façon de se comporter aussi misérablement. Elle venait du clan de la rivière - tout comme moi -, et avait reçu - bien plus longtemps que moi - l’éducation des anciens. Sur le coup, cela me permit de la pardonnée un peu. Ce n’était pas sa faute si elle était née dans ce clan de misérable - le clan de ma sœur, ma sœur que j’aimais tant. J’attendais toujours ses salutations, et je ne partirais pas d’ici tant qu’elle ne me les aurait pas rendu. Qu’il vente, qu’il neige, qu’un renard s’abatte sur nous, qu’un blaireau sorte de sa tanière; je ne quitterais pas cet endroit, et elle non plus, tant qu’elle ne m’aurait pas saluer. Je voyais ses petites ailes bleus - les mêmes que celles des papillons - s’agitaient dans son dos, d’un mouvement nerveux. Son regard passait bien au-delà de mon épaule, semblant fixer quelque chose derrière mon épaule, alors que je me léchais la patte. C’était un autre félin, je le sentais. Un autre solitaire, mais qui n’avait jamais appartenu à un clan, quel qu’il soit. J’arrêtais de me lâchait la patte, et je tourna la tête vers la bête imposante qui venait de pénétrer sur la berge du marécage. Son pelage était d’un noir d’ébène, et son regard vert terrassant était parsemé de tâches rouge sang. Un frisson me parcourut lorsque je l’aperçus, sentant comme un mauvais présage. Mais j’étais encore loin de la réaction qu’avait eut la siamoise, qui s’était mise à courir partout et à s’envoler sur des branches d’arbres. D’ailleurs, elle restait perchée sur l’une des branches d’un vieux chêne. Eh merde, comment est-ce que j’allais la rattraper et l’obligée à venir me saluer si elle se tenait perchée dix pieds au dessus de ma tête. Je ne pouvais pas voler moi, je n’avais pas d’ailes accrochées à l’arrière de mes omoplates. Je me tourna vers le chat noir. Lui non plus ne pouvait pas voler apparemment, la femelle avait des comportements excessifs, que voulait-elle qui lui arrive. Il n’y avait pas de danger imminent, pas de météorites s’apprêtant à s’abattre sur la Terre, et même si il y avait une météorite, se mettre en hauteur ne ferait qu’accélérait sa mort, et donc sa propre chute. Du moins, c’est ce que je pensais alors, n’ayant pas encore évaluer le danger que représentait le chat noir pour nous deux. Mais sûrement me trompais-je, puisque c’est ce moment là que choisissa l’individu au pelage noir ébène pour se transformer en un oiseau aux plumes de charbon. Battant de ses grandes ailes, il commença à foncer sur moi, et je me plaqua au sol, juste à temps pour le laisser passer au dessus de ma tête. Il alla ainsi se poser sur une branche juste en face de la siamoise. Elle qui pensait se mettre hors de portée n’avait pas dut prendre l’option, que le félin noir avait le pouvoir de se transformer en volatile, en compte. La voilà dans de beau drap, et moi j’étais toujours clouée à terre. Je ne me sentais pas d’essayer d’escalader l’arbre pour arriver à leur hauteur, sous deux regards moqueurs. Non, je préféra rester là, à lancer un regard assassin à l’ex-féline du clan de la rivière, laissant ma haine se répercutait sur les parois, jusqu’à ce qu’elle pénètre les deux félins haut perchés - c’était mon pouvoir. Mes yeux verts se plissèrent, et ma queue gonfla un peu de volume; avant que je ne réussisse à me reprendre, et à me rasseoir et à reprendre un air à peu près convenable.   «  Individu noir comme le charbon que veux-tu ?  » Je lâcha un hoquet moqueur. Les mots de la siamoise n’était pas très convenable pour une première rencontre, et ce, même si le chat noir ébène donner froid dans le dos. Après tout, les premières impressions sont souvent trompeuses. La preuve, j’avais crut lors de mes premiers jours sur Terre que le clan de la rivière était peuplé de gens merveilleux, alors que ça n’avait pas était le cas. Pourtant, le mâle ne parut en aucun cas vexé par ce commentaire. Comme ci il avait l’habitude que l’on s’adresse à lui d’une telle manière. Mais il fallait qu’il se rebelle quoi, merde ! «  Moi ? Je ne veux rien... Enfin, pas pour le moment…  » Il avait lâché ça d’une voix macabre. Des paroles bourrés de sous entendus. Mais que voulait-il dire par là ? Que voulait-il donc prouver ? La siamoise n’avait pas l’air d’être préoccupée par ces paroles, se contentant de continuer à faire le gros dos. Mais moi, ces paroles m’ébranlèrent, me faisant perdre mon sang froid. «  C'est un manque de respect si on ne répond pas à des salutations fait par une meneuse, non ?  » Il s'adressait à moi. J’équarquilla les yeux. Il avait dit ça comme si il avait lut en moi comme dans un livre ouvert, comme si son pouvoir était le même…que ma sœur. Mais ce n’était pas possible. Je l’avais vu se transformer en cet oiseau détesté de tous - un corbeau. La surprise passait, je me repris. Je venais de remarquer que mon pelage avait gonflé à la suite de ses mots, et je le laissa donc retomber sur moi, avec une douceur réconfortante. «  Salutations jeune solitaire. Effectivement, vous connaissez les manières conventionnelles.  » Contrairement à CERTAINES, me surpris-je à penser. Je me retourna vers la siamoise et fit le gros dos. Après quoi, je feula sur elle; avant de me retourner vers le deuxième solitaire, en laissant mes poils se reposaient à leur position initiale. «  Le fait que vous en saviez plus qu’une ancienne membre du clan de la rivière, sur nos coutumes, m’étonne. Pourtant, vous ne portez l’odeur d’aucun clan.  »